Elle est revenue du travail. Il était tard, elle avait eu des rendez-vous jusqu'à 6h du soir. Elle l'a embrassé machinalement, lui a demandé "comment s'est passé ta journée ?", n'a pas écouté la réponse, n'a même pas entendu la réponse vu qu'il a seulement grommelé n'importe quoi. Il savait qu'elle n'écouterait pas. Elle a allumé l'ordinateur, elle a lu ses mails, elle a répondu à des mails, elle a écrit des mails. Son portable a sonné. Elle a répondu par monosyllabes, puis elle s'est levée, est partie dans le jardin, a parlé au téléphone en parcourant l'allée sans cesse. "C'est marrant comme elle ne peut pas téléphoner assise" pensa-t-il. "Comment elle faisait quand les téléphones avaient des fils ?" Elle a du passer plusieurs coups de fil (sans fil) car elle est restée un bon moment dans le jardin en marchant et en parlant, en parlant et en marchant. Elle s'est rassise à l'ordinateur. "Avec la wifi, elle pourrait aussi marcher avec son ordi" pensa-t-il "mais ce ne serait pas très pratique pour taper sur le clavier." "oh, avec un i-pad ou un i-pod ou un i-n'importe quoi, c'est faisable" Au bout d'un petit moment, elle a regardé l'heure, elle a dit "oh je suis en retard !" Elle s'est levée, elle est allée dans la salle de bain, il a entendu des bruits de vaporisateur, il a senti des odeurs de vaporisateur. Elle est revenue en courant presque, tout en ajustant sa chaussure. Elle pris son sac, elle a pris ses clés, elle a dit "Bon, alors à ce soir peut-être si tu ne dors pas encore ou alors à demain". Il a répondu "ou pas". Elle n'a pas entendu. Elle est partie.
Il s'est demandé s'il allait prendre un whisky ou un pastis. Il opta pour un Talisker. Il sourit en pensant à la célèbre phrase de Mark Twain : "Son whisky était si extraordinaire que quand il en buvait, il parlait écossais." Il mit un disque de Satie.
Un Talisker et un disque de Satie ; la soirée serait bonne.